Cette fontaine de prestige bâtie en 1845 au cœur du village, en lieu et place d’une plus ancienne, est la plus grande du village.
Depuis l’arrivée de l’eau en 1957 dans les maisons, l’usage de la fontaine et par là même son entretien, n’a plus été une priorité. Sa fonction initiale, abreuver les hommes et les animaux, une fois perdue, lentement, elle s’était couverte d’un épais et lourd manteau de calcaire : le tuf.
Dans les années 2000, un chantier de restauration a révélé son architecture. Toutes les formes cachées de celle qui anime notre quotidien depuis plus de 150 ans, sont réapparues.
Cette grande fontaine est composée d’un bassin circulaire, construit en grandes pierres galbées, posées de chant et jointoyées.
Au centre, le bloc de distribution de l’eau, rectangulaire, est surmonté d’un bulbe, élément décoratif principal de la fontaine ; il porte le millésime.
L’eau s’écoule depuis le fût de distribution par quatre longs canons métalliques. Des porte-cruches, sous les jets d’eau permettaient de poser les récipients pendant leur remplissage.
Longtemps, elle fut l’unique point d’approvisionnement en eau du village, et c’est vers elle que convergeaient toutes les ménagères et leurs propos. La fontaine devint ainsi le cœur de Saint-Martin–de-Brômes.
« La fontaine de la place coule en tremblant, puis, d’un hoquet de sa gorge de grès, elle coupe sa phrase d’eau et reste muette : elle écoute, puis doucement, elle recommence à parler ». Jean Giono, Manosque des plateaux
Cette fontaine alimente par sa surverse un lavoir en contre bas, daté des années 1910.