La tour de l’horloge

 

La tour de l’horloge se dresse à l’extrémité sud de la colline du Castelleras, en face de l’église. De sa fonction première, la tour a conservé son aspect général défensif. Construite en pierres calcaires avec un appareil de bossage, elle mesure 23,50 m de haut. Le haut des murs est marqué par des mâchicoulis sur arcs reposant sur des corbeaux en quarts-de-rond permettant une avancée à l’aplomb des murs.

La façade orientale est marquée de l’unique porte d’entrée de l’édifice et d’une petite fenêtre. L’élévation sud présente deux fenêtres, aujourd’hui murées. Quant à la face ouest, elle est percée de paires de petites lucarnes à chaque étage. Son sommet est couronné d’un campanile en fer forgé, (portant une cloche millésimée 1866). Les campaniles, éléments typiquement provençaux permettent de lutter contre les incendies causés par l’effet combiné du vent et de la chaleur particulièrement intense dans la région. Ils tirent leur origine de la campanule dont ils sont inspirés.

Tout d’abord, il faut tordre le cou à la légende d’une tour templière. A l’époque de la construction de la tour, la famine et la peste règnent en Provence. En 1343, Jeanne de Provence hérite du royaume de son grand-père, Robert le Sage et devient reine de Naples. Cette succession déclenche des luttes intestines entre les différents héritiers potentiels.

Le mari de Jeanne est assassiné en 1345. Elle se remarie avec Louis de Tarente et visite ses états provençaux en 1348.Financièrement aux abois, elle vend Avignon aux papes, et elle organise une véritable braderie de privilèges aux barons et communautés. Son assassinat en 1382 provoque une guerre de succession.

La tour a été construite au XIVème siècle, On ne sait pas si elle a été construite par les abbés de Saint-Victor ou par la famille de Castellane d’Allemagne , seigneurs de Saint-Martin de Brômes,

Pour le propriétaire, C’est pour une façon d’affirmer son autorité et sa puissance. En effet, la tour domine toute la vallée du Colostre et permet ainsi de la surveiller.

 

Elle a longtemps servi de grenier pour entreposer l’impôt seigneurial.

Jusqu’à une période très récente, les archéologues pensaient que la tour était un bâtiment unique. Lors de travaux de consolidation du monument, le service départemental d’archéologie a procédé à des fouilles. Elles ont permis de mettre à jour les fondations d’un rempart qui allait du contrefort de l’église à la tour (coté est). Les archéologues ont également trouvé, une autre fondation encore plus ancienne qui passe sous la tour. Ceci est à mettre en relation avec le cellier vouté, datant de cette époque, sis dans une propriété privée sous la tour. Même si on ne trouve aucune trace de château dans les archives, on peut penser qu’il a bel et bien existé.

L’accès à cette tour se faisait directement par un escalier, donnant sur le R+1. Une baie cintrée est encore visible sur la façade sud. Elle devait être l’entrée d’origine. Les 2èmes et 4èmes niveaux sont composés de voutes encore visibles. Les planchers des 1er et 3èmes niveaux étaient en bois et reposaient sur des corbeaux en pierre.

Au XVIIIème siècle, deux grandes baies sont ouvertes sur la façade sud. La porte actuelle a sans doute été ouverte à cette époque. La tour est transformée en pigeonnier. Les baies sont fermées au XIXème.

Dès 1864, la commune envisage de se doter d’une horloge. Le préfet estime que la situation financière de la commune permet cette dépense et invite le maire à trouver un fournisseur. Le devis devra lui être soumis pour approbation.

En 1865, la mairie cherche à installer une horloge, tout d’abord dans le clocher de l’église, puis à la mairie ; mais elle n’était pas assez haute pour être entendue de partout dans le village et dans les campagnes. Ces deux lieux s’avèrent mal-pratiques. Le Préfet autorise la municipalité à acheter la tour, dite des templiers, à des particuliers (les héritiers Jhean) en 1867, pour la somme de 400 francs (environ 180 000€) par décret en date du 11 mai 1866.

Le 8 janvier1866, un devis de 1735 francs est accepté par le maire Burle, et contresigné par l’horloger et le préfet.

Il s’agit d’une horloge horizontale, triangulaire, allant 8 jours et sonnant les heures et les demies. Les roues sont en cuivre, le mouvement de 22 cms est en acier. Elle coute 930 francs. Le cadran et les aiguilles font 45 francs ; les cordes, poulies et poids se montent à 50 francs. Il faut encore ajouter le marteau et la transmission pour 50 francs, une cage pour recevoir le timbre à 110 francs. Une tour pour recevoir la cage coute 40 francs, 2 planchers de bois et un mur de brique servent d’encadrement pour 65 francs. L’agrandissement d’une fenêtre pour placer le cadran revient à 20 francs. La pose nécessite des échelles pour 10 francs. Enfin, il faut ajouter une cloche de 80 kilos à 5 francs le kilo, soit 400 francs.

Le coût total de l’opération est de 1735 francs, plus 400 francs pour l’achat de la tour, 30 francs de frais d’achat, des intérêts pour 2 ans, 40 francs et 15 francs d’imprévus. Soit un total de 2220 francs.

Elle est garantie 5 ans. La commune s’engage à verser 900 à 1000 francs en février 1866. Le reste sera versé en fin janvier 1868. Elle s’engage également à verser des intérêts jusqu’à la liquidation définitive 

L’horloge, la cloche et le campanile sont installés en 1866. Le devis fait par Monsieur Samuel, horloger à Manosque pour la pose de l’horloge se monte à 150 francs.

En 1905, des travaux de restauration sont envisagés. Pour les financer, la commune sollicite le classement de la tour. Le classement sera à nouveau sollicité en 1920, et obtenu en 1921. En raison de problèmes de financements et de manquement des entreprises, un nouveau devis est établi en 1927. Les travaux seront enfin réalisés en 1930. Un paratonnerre sera installé en 1934.

16 octobre 1906, le préfet annonce une subvention de 200 francs pour réparer la tour.

Le 22 janvier 1921, le préfet annonce le classement de la tour comme monument historique.

Le 8 août 1922, Mr Bongauçon, architecte départemental écrit au maire pour l’informer que le conseil général aide la commune pour 500 francs pour une facture totale de 1700 francs. Le maire l’informe que la municipalité n’a pas les fonds nécessaires, qu’elle ne veut pas augmenter les impôts. Il fait appel à la bonne volonté du fonctionnaire.

Le 6 mars 1924, il y a une autorisation de travaux pour 6810,37 francs, dont 3110,37 pour l’Etat, et toujours 500 francs du département et 1200 francs pour la commune.

Le 16 mars 1928, le préfet indique au maire que le conseil Général a versé à tort les 500 francs à la commune au lieu de les verser à l’Etat et qu’elle se trouve dans les disponibilités de la commune. Le trésorier payeur général a reçu l’ordre de reverser la somme au département.

Le 3 mai 1930, le ministère de l’instruction publique, direction des Beaux-Arts finance des travaux pour 13190,38 francs : 9990,38 pour l’Etat, 2000 francs du département, et toujours1200 francs pour la commune.

 

Le 20 juin 1930, le préfet se fâche. En 1922, la commune s’était engagée à participer pour 1200 francs aux travaux de la tour (dite des templiers…). En 1930, elle n’inscrit que 600 francs à son budget et sollicite le Conseil Général pour les 600 francs restant. Le préfet lui ordonne de revenir sur sa décision dans les moindres délais.

En 1930, la foudre provoque de gros dégâts. La cloche est fêlée et un plancher détruit. Le 7 févier 19930, Louis Gardiol, député-Maire de Riez, fait état de son intervention auprès des Beaux-Arts. Il reçoit une réponse le 9 février 1930, lui recommandant de faire visiter la tour par le service départemental des monuments historiques des basses Alpes et d’établir un rapport avec la nature des travaux et des devis. Il conviendra d’adresser un mot au Sous-secrétaire d’Etat aux Beaux-Arts, signalant l’état de délabrement de la tour. C’est signe Louis Leydet. Le 18 mars, Mr Gardiol annonce à Mr Esmiol, maire du village que Mr Brémond (?), maire de Volx et entrepreneur a signé le marché le 3 mars. Les travaux devraient débuter rapidement.

Le 7 mars 1931, le ministère de l’instruction publique, direction des Beaux-Arts finance des travaux pour 4546,17 francs.

Le 3 octobre 1932, la direction des Beaux-arts décide de prendre en charge la moitié du devis de 4895 francs pour la pose d’un paratonnerre. Le reste est à trouver par la commune, le Conseil Général.

En 1934, Mr Chauvel, architecte en chef des monuments historiques s’inquiète de la pose de témoins verrés et du sondage du sol qui devait être fait. Le préfet s’inquiète également de chutes de pierres et demande au maire de prendre des mesures.

En 1936, de nouveaux travaux sont nécessaires et effectués en 1937. 23 janvier 1937, le service des Beaux-arts annonce une enveloppe de 53 473 francs pour la tour. Il remarque que la commune ne finance rien et précise que c’est possible en raison « de ressources extraordinaires », mais que ça ne pourra pas se renouveler.

En 1937, une somme de 58286 francs est à nouveau allouée.

 

En 1977, d’importants travaux sont effectués à l’intérieur de la tour (planchers, escaliers…).

En 2002, on constate des désordres liés aux intempéries et qui provoquent fissuration et éclatement de certains voussoirs.

En 2023, on constate que la tour penche de plus en plus. Des études montrent que la tour repose sur une alternance de blocs rocheux et de marnes tendres. Le réchauffement climatique, les intempéries, le poids de la tour (800 tonnes) entrainent un glissement de terrain.

En 2024, d’importants travaux sont entrepris pour stabiliser l’édifice dans une première phase, puis renforcer le sol dans une seconde.

Ces travaux devraient durer environ 2 ans.

Elle mesure 23,5 mètres de hauteur. Son rez de chaussée abrite le musée du village

Vous découvrirez à ses pieds l’admirable panorama des toits du village. Les étages de la tour ne sont pas aménagés pour accueillir du public. Leur accès n’est donc pas possible.

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