Distingué par le prix du Concours International de Deauville en 1954, avec le « Nu aux coquillages », les retombées médiatiques, le projettent vers une nouvelle carrière de peintre. Il expose à Paris en 1955, puis l’année suivante à New-York. Il est l’invité à la biennale de Venise et à la Quadriennale de Rome. Il enchaine les expositions à Paris et aux Etats-Unis. La critique et la presse font l’éloge de son talent et les collectionneurs et Musées font l’acquisition de ses œuvres. Les personnages aux grands yeux noirs fascinants, séduisent.
Le succès s’intensifie dans de nombreux pays, cependant, pour s’exprimer librement, il a besoin d’échapper aux désirs de ses clients.
Renouant avec ses racines méditerranéennes, c’est en 1968, qu’Enrico Campagnola en vue d’y construire un atelier pour sculpter à l’aise, achète un terrain à Saint-Martin-de-Brômes. Mais séduit par une ruine qu’il restaure au pied de la tour, c’est le poulailler du voisin qui sera aménagé en atelier. En juillet 1972, il l’inaugure avec des amis et les villageois, en exposant peintures et sculptures rapportées de Besançon. Ses partenaires de pétanque ignorent que celui qu’ils nomment « le parisien » est un grand artiste.
Son travail est marqué par son goût de la construction et du volume. Son évolution est faite de contrastes intenses et de nuances subtiles. Dominées par une explosion de couleurs, ses peintures atteignent une délicatesse des tons et la pureté du « presque blanc ». Rudes en apparence, ses sculptures faites de fer, de pierres, de bois, sont d’une surprenante douceur. Ses dessins ont des reliefs saisissants donnés par des éclairages et des ombres qu’il sait équilibrer avec maîtrise.
La permanence de la femme dans ses œuvres illustre son inépuisable amour de la beauté.
Il vivra en alternance entre Saint-Martin-de-Brômes, Paris et Besançon où il décède le 24 mars 1984.
Dès 1985, une Association « ESPACES Enrico CAMPAGNOLA » sera créée par Suzanne Bret, afin de faire reconnaître l’artiste qu’elle avait découvert en 1954 et dont elle avait suivi l’évolution depuis.
Référence : Emmanuel BREON, Suzanne BRET : Enrico Campagnola : Sculpteur et peintre Edition Somogy, Editions d’Art, 2015, Paris, contenant 1DVD interactif du catalogue raisonné de 2 315 œuvres.